L'ACCOUCHEMENT (1)

Dr Claude Allouche, gynécologue
Ahuza Clinic, Raanana
058 726 02 64

                      Accouchement

 

  • À quel terme accouche-t-on ?
  • À quel moment faut-il partir à la maternité ?
  • Comment surveille-t-on le fœtus pendant le travail ?
  • Quelle surveillance maternelle ?
  • Comment se passe la phase d’expulsion d’un accouchement normal en pratique ?
  • L’épisiotomie n’est pas systématique !
  • Le déclenchement artificiel du travail, comment se passe-t-il en pratique ?
  • Les aides instrumentales, de quoi s’agit-il ?
  • La délivrance, what is it, mazé?

                                                    ACCOUCHEMENT (1) : A QUEL TERME ACCOUCHE T’ON?

À QUEL TERME ACCOUCHE-T-ON ?

Un accouchement est dit à terme lorsqu’il se passe entre 37 et 41 semaines d’aménorrhée révolues.

En hébreu, la date du terme se dit : « taarikh leïda meshouar » (תאריך לידה משוער).

Calcul de la date d'accouchement :

  • La date d'accouchement donnée par votre médecin en début de grossesse est calculée selon :
    • La date de vos dernières règles.
    • Ou selon l’échographie, plus précise si réalisée au premier trimestre de la grossesse (à 3-4 jours près).

Différences entre Israël et la France :

  • En Israël, cette date est définie à 40 semaines d’aménorrhée (SA).
  • En France, c’est 41 SA.

Cela ne change pas grand-chose, car ce n’est pas précisément la date à laquelle vous allez forcément accoucher, mais simplement une date à partir de laquelle une surveillance fœtale plus fréquente sera mise en place.

Vous pouvez donc accoucher aux alentours de cette date.


Accouchement prématuré :

Si l’accouchement se produit avant 37 semaines d’aménorrhée, il est considéré comme un accouchement prématuré.

Le bébé sera alors pris en charge en néonatalogie (en hébreu paguia פגיה).


Grossesse prolongée :

Si, à la date prévue du terme (40 ou 41 semaines selon le pays), vous n’avez toujours pas accouché :

  • Vous devrez vous présenter à l’hôpital pour une consultation de suivi de grossesse prolongée (en hébreu maakav herayon odef מעקב הריון עודף).

  • Le déclenchement du travail ne sera pas systématique, mais une surveillance du bien-être fœtal par monitoring et échographie devra être organisée tous les 2 à 4 jours jusqu’à l’accouchement.

 

                                             

À QUEL MOMENT FAUT-IL PARTIR À LA MATERNITÉ ?

Dr Claude Allouche, gynécologue
Ahuza Clinic, Raanana
058 726 02 64


C’est une question que beaucoup de parents se posent, avec la crainte :

  • d’arriver trop tard et d’accoucher à la maison ou sur le trajet,
  • ou l’appréhension d’arriver trop tôt et de perdre des heures d’attente à la maternité, qui auraient pu être passées à la maison !

Plusieurs paramètres doivent être pris en compte dans votre décision de partir ou non à l’hôpital :

  • Le temps de trajet pour arriver à l’hôpital, en tenant compte des difficultés de circulation éventuelles selon l’heure à laquelle les contractions ont commencé.
  • La durée du travail est en général plus rapide que lors du premier accouchement.
  • La durée de vos accouchements antérieurs peut être un indice quant à la durée de vos accouchements futurs.
  • Certaines patientes ont du mal à identifier les contractions du travail qui peuvent notamment se manifester par des douleurs dans le dos.

QUELS SONT LES SIGNES ANNONCIATEURS QUI VONT DÉCLENCHER LE DÉPART À LA MATERNITÉ ?

1. Les contractions utérines du travail (En hébreu tsirim צירים)

Durant la grossesse, vous avez été soumise aux contractions de Braxton-Hicks, qui sont :

  • irrégulières,
  • peu fréquentes,
  • et indolores.

Le terme approchant, le phénomène va s’accentuer, et la difficulté réside dans le fait de différencier ces contractions de maturation aux contractions utérines de travail.


Le « vrai travail » (en hébreu Leïda peïla לידה פעילה) est caractérisé par des contractions utérines :

  • Ressenties comme une sensation de resserrement de l’utérus progressivement intense, se relâchant, régulières et répétitives depuis plus d’une heure et qui augmentent en intensité douloureuse.
  • Ces contractions sont :
    • Involontaires
    • Intermittentes et rythmées : entre les contractions, l’utérus se relâche.
    • Progressives dans leur durée et leur intensité.
      • Au début du travail, toutes les 15 à 20 minutes et durent de 15 à 20 secondes.
      • À la fin de la 1ère phase du travail, elles se rapprochent et leur durée augmente.
      • En cours du travail, leur intensité va augmenter.
    • Douloureuses : L’intensité de la douleur est perçue différemment d’une femme à l’autre. La douleur est le plus souvent abdominale et pelvienne mais peut également être ressentie au niveau lombaire.
    •  
  • Si le travail commence par des contractions utérines, il n’est pas nécessaire de se précipiter à la maternité car cette 1ère phase du travail peut durer un certain temps que vous pouvez passer chez vous.

En restant à la maison, vous pourrez ainsi :

  • Prendre un bain : l’eau chaude favorise la détente musculaire et agit comme anti-douleur.
  • Déambuler : le fait de marcher favorise l’avancée du travail.
  • Mobiliser le bassin en effectuant des mouvements de rotation.
  • Changer de positions : assise, debout dos contre le mur, allongée sur le côté, à quatre pattes.
  • Si votre conjoint est près de vous, il peut vous masser le bas du dos ou vous appliquer une bouillotte chaude.

2. La perte des eaux (En hébreu yeridat mayim ירידת מים)

Deux situations peuvent se présenter :

  • Une fissure de la poche des eaux peut s’observer par quelques pertes de liquide amniotique qui peuvent s’arrêter spontanément. Il est souvent difficile de faire la distinction avec des fuites d’urine. En cas de doute, un test pourra être fait à la maternité pour déterminer s’il s’agit de liquide amniotique ou non.
  • Une rupture franche de la poche des eaux qui se caractérise par un écoulement franc de liquide amniotique, ne laissant pas de place au doute.

La rupture de la poche peut survenir :

  • Avant le travail : elle est dite prématurée.
  • En début de travail : elle est dite précoce.
  • Cette rupture n’est pas nécessairement accompagnée de contractions utérines.

 

Qu’il s’agisse d’une fissure ou d’une rupture, il est recommandé de se rendre, dans les meilleurs délais, à la maternité.


3. Autres signes imposant le départ à la maternité

  • Diminution ou absence de mouvements fœtaux (Hafratat tnouot haoubar הפחתת תנועות העובר).
  • Contractions utérines douloureuses et régulières, avant 37 SA (tsirim koevim צירים כואבים).
  • Fièvre supérieure à 38°C.
  • Présence d’une douleur intense et anormale.
  • Saignements rouges et abondants (dimoumim hazakim דמדומים חזקים).

                                                           Accouchement (3) : Comment Surveille-t-on le Fœtus pendant le Travail ? Un Petit Œil sur le Coquin en Herbe !

COMMENT SURVEILLE-T-ON LE FOETUS PENDANT LE TRAVAIL ?

La surveillance fœtale pendant le travail est cruciale et se fait principalement par l'enregistrement du rythme cardiaque et l'observation du liquide amniotique.

1. Enregistrement du rythme cardiaque fœtal

  • Appareil utilisé : Cardio-tocographe (CTG) ou monitoring.
  • Fonctionnement : Deux capteurs externes sont placés sur le ventre de la patiente :
    • Premier capteur : Enregistre le rythme cardiaque du bébé.
    • Deuxième capteur : Enregistre la fréquence des contractions utérines.
  • Analyse : Le rythme cardiaque fœtal normal varie entre 110 et 150 battements par minute et peut présenter des accélérations.
  • Durée : La surveillance est continue durant toute la phase active de la dilatation et de l'expulsion.
  • Équipement moderne : Certains établissements utilisent des capteurs sans fil étanches, permettant aux patientes de se déplacer ou d’accoucher dans l’eau sans contrainte.

2. Observation du liquide amniotique

  • Après rupture de la poche des eaux :
    • Liquide clair : Normal.
    • Liquide teinté ou méconial : Peut indiquer un problème de bien-être fœtal et nécessite une attention particulière en parallèle avec le rythme cardiaque.

3. Surveillance continue

  • Système central : Dans les maternités modernes, les appareils de chaque salle d’accouchement sont connectés à un système central, permettant au personnel médical de surveiller toutes les patientes en travail simultanément.

4. Cas particuliers

  • Électrode interne : En cas de difficultés à enregistrer le rythme cardiaque fœtal, une électrode peut être placée sur le cuir chevelu de l'enfant après rupture de la poche des eaux.

     

                                           ACCOUCHEMENT (4) : QUELLE SURVEILLANCE MATERNELLE?
  • QUELLE SURVEILLANCE MATERNELLE ?

     


    En salle d’accouchement, comment la sage-femme va-t-elle s’assurer du suivi de la phase de travail ?

    Du côté maternel, plusieurs éléments devront être surveillés pendant cette phase :

    1. Surveillance des contractions utérines

    • Méthode : La surveillance est effectuée de façon électronique à l’aide d’un capteur externe de pression placé sur l’abdomen, relié au cardiotocographe (CTG).
    • Objectif : Enregistrer la fréquence et la durée des contractions utérines.
    • Mesure : L’intensité des contractions est relative et dépend de la position et de la corpulence de la patiente, ainsi que du serrage des sangles.
    • Complément : La palpation abdominale peut aussi être utilisée pour apprécier le relâchement de l’utérus entre les contractions et est utile pour mesurer leur durée.

    2. Surveillance de la dilatation du col de l’utérus et de la progression de la tête

    • Examen de Référence : Le toucher vaginal (en hébreu : bdika pnimit - בדיקה פנימית) permet d’évaluer l’avancée du travail.
    • Éléments évalués :
      • Position du col : Antérieur, centré ou postérieur.
      • Longueur du col : Exprimée en pourcentage d’effacement en Israël.
      • Dilatation du col : Exprimée en cm.
      • Consistance du col : Tonique, ramolli ou intermédiaire.
      • Hauteur de la tête : Exprimée en chiffres de -3 à +3 par rapport aux épines sciatiques.

    3. Surveillance de l’état général de la maman

    • Paramètres évalués régulièrement :
      • Tension artérielle (en hébreu : lahats dam - לחץ דם)
      • Pouls maternel (en hébreu : dofek - דופק)
      • Température (en hébreu : khom - חום)
      • Douleur (en hébreu : koev - כואב)

    Toutes ces données sont retranscrites par la sage-femme ou le médecin sur le dossier de la patiente.