MENOPAUSE (1)
COMMENT SURVIENT-ELLE ET A QUEL AGE ?
QU’EST QUE LA PERIMÉNOPAUSE ?
QUELS EN SONT LES SYMPTÔMES ?
QU’EST-CE QUE LA MENOPAUSE PRECOCE ?
QUEL EST SON IMPACT SUR LA SANTÉ A LONG TERME?
Dr Claude Allouche, gynécologue
Ahuza Clinic, Raanana
058 726 02 64
COMMENT SURVIENT-ELLE ET A QUEL AGE ?
La ménopause survient entre 45 et 55 ans avec
une moyenne d’âge survenue aux alentours de 52 ans
- Elle correspond à l’arrêt du cycle ovarien.
- À la naissance, les petites filles disposent d’une réserve ovarienne comptant 1 à 2 millions de follicules. Constitué une fois pour toutes, ce stock ne se renouvelle pas et décroît au fil des cycles féminins.
De 400 000 à la puberté, le nombre des follicules ovariens passe à 25 000 à 37 ans puis descend à 10 000 après 40 ans.
À la ménopause, la réserve ovarienne compte moins de 1 000 follicules.
Dès lors, les ovaires ne sécrètent plus de progestérone ni d’œstrogènes.
Il n’y a plus d’ovulation donc plus de risque (ou de chance) de grossesse spontanée.
Les menstruations cessent.
Cependant, on ne pourra affirmer que la ménopause est définitivement installée seulement lorsque la patiente n’aura plus de règles pendant 12 mois consécutifs avant 50 ans ou 24 mois consecutifs apres 50 ans..
QU’EST QUE LA PERIMÉNOPAUSE ? (2)
Il est relativement rare que la ménopause s’installe brutalement du jour au lendemain sans aucun symptôme, même si cela est possible.
Le plus souvent, la ménopause s’installe progressivement.
Elle survient généralement après une période qu’on appelle périménopause ou préménopause.
Cette période de transition peut avoir une durée variable de zéro à quatre ans. Elle se traduit par :
- Des règles irrégulières (alternance de cycles courts et de cycles longs) ; en hébreu « mahzorim lo sdirim מחזורים לא סדירים
- une accentuation du syndrome prémenstruel (avec seins douloureux et signes d’irritabilité avant les règles) ;
- L’apparition de bouffées de chaleur intermittentes chez quelques femmes.; en hébreu « galey hom גלי חום »
Les symptômes de la préménopause ne sont pas systématiques et se manifestent peu avant la cinquantaine. Chaque symptôme peut survenir soit de manière isolée soit en association avec les autres.
Ils s’expliquent par une déficience en progestérone et peuvent justement se traiter avec de la progestérone naturelle pour atténuer les symptômes et régulariser les cycles.
Le traitement n’est pas systématique, il sera décidé après concertation entre le médecin et la patiente en fonction de la gêne ressentie par celle-ci.
Ménopause (3) QUELS EN SONT LES SYMPTÔMES ?
Les symptômes de la ménopause varient d’une femme à l’autre.
Généralement, l’arrêt des règles s’accompagne de troubles climatériques (ensemble des symptômes provoqués par la carence œstrogénique).
Ces symptômes induits par une carence en œstrogènes
et en progestérone peuvent se traduire par :
- bouffées de chaleur ; (גלי חום)
Elles peuvent survenir au cours de la journée ou de la nuit. Elles sont caractérisées par une sensation de chaleur, de tout le corps et s'étendant particulièrement au cou et à la face avec apparition de rougeurs et de sueurs.
- sueurs nocturnes ; (זיעת לילה)
Elles peuvent survenir de façon isolée sans bouffées de chaleur. Elles ont tendance à réveiller la femme. Elles s’associent à une sensation de chaleur.
- douleurs articulaires ; (כאבי מפרקים)
Elles peuvent toucher toutes les articulations, sont souvent fluctuantes dans le temps et plus marquées le matin (ou après immobilisation, par exemple en position assise) avec un dérouillage matinal et une amélioration avec l’activité physique.
- sécheresse vaginale ; (יובש בנרתיק)
Elle survient et s’aggrave avec la durée de la ménopause et occasionnent des douleurs lors des rapports sexuels et par voie de conséquence, une diminution du plaisir et du désir
- symptômes urinaires (בהיות בנתן שתן)
infections et irritations urinaires, pertes d’urine à l’effort ou besoins urgents d’uriner.
D’autres signes peuvent résulter d’un effet dit « domino », secondaires au réveil nocturne engendré par les bouffées de chaleur:
- frissons, tremblements, malaise et vertiges ;
- palpitations ;
- maux de tête ; (כואבי ראש)
- sensation de fatigue ; ( היפות)
- perte d’attention, pertes de mémoire
- troubles du sommeil ; (בעיות שינה)
- irritabilité ; (הפרעות במצב הרוח)
- troubles de l’humeur
- tendance dépressive
La ménopause s’accompagne par ailleurs, la plupart du temps d’une redistribution des graisses qui ont tendance à se déposer sur le ventre, avec prise de poids qui débute souvent avant la ménopause confirmée, d’où l’importance de mesures de prévention (alimentaires et exercice physique).
En général, ces symptômes sont transitoires mais peuvent parfois durer plus de 10 ans.
En revanche, le manque d’œstrogènes peut être à l’origine de pathologies durables comme :
- l’ostéoporose (perte de tissu osseux avec risque de fractures élevé) ;
- les risques cardiovasculaires ( il a été démontré par des études scientifiques qu’à facteur de risque égal, les femmes non ménopausées ont moins de risques cardio-vasculaires que les hommes, grâce aux oestrogenes; Cette différence s’estompe progressivement avec le temps une fois que la femme est ménopausée)
QU’EST-CE QUE LA MENOPAUSE PRECOCE ? (4)
On parle de ménopause précoce lorsqu’elle intervient avant l’âge de 40 ans.
Elle est aussi appelé insuffisance ovarienne prématurée.
La patiente va présenter les mêmes symptômes que la ménopause naturelle (absence ou irrégularité des règles, bouffées de chaleur… )
Une ménopause précoce survient chez environ 1 % des femmes
Les causes peuvent être consécutives à :
- un traitement chirurgical (ablation des ovaires) ;
- un traitement médical (chimiothérapie ou radiothérapie) ;
- une anomalie génétique (syndrome de Turner)
- une maladie auto-immune (diabète insulinodépendant) ;
- une infection virale (oreillons, varicelle, rubéole…) ;
- un dysfonctionnement endocrinien ;
- le syndrome de l’X fragile
- une situation de stress prolongé ;
- des troubles alimentaires comme l’anorexie nerveuse ;
- la consommation excessive de tabac ;
- l’interférence de perturbateurs endocriniens.
Dans les cas de ménopause précoce, le traitement hormonal substitutif revêt ici toute son importance car il permet de compenser la carence hormonale et de prévenir le risque d’ostéoporose en maintenant un niveau d’œstrogènes suffisant dans l’organisme;
Ce traitement est appelé Traitement Hormonal de la Ménopause (THM) ou Traitement Hormonal Substitutif (THS), et en Israël par son appellation anglaise Hormonal Replace Therapy (HRT)
- Il consiste en l’administration par voie orale ou percutanée (gel ou patch), d’œstrogènes associés à de la progestérone pour protéger l’utérus.
Il est contre-indiqué chez les patientes aux antécédents de cancer du sein.
Chez la patiente en ménopause précoce, ce traitement est recommandé au moins jusqu’à l’âge de 50 ans. Au delà, la poursuite du traitement doit être discutée comme chez toute patiente ménopausée à un âge normal, en fonction du son souhait et des symptômes ressentis
MENOPAUSE (5): QUEL EST SON IMPACT SUR LA SANTÉ A LONG TERME?
En début de ménopause, ce sont essentiellement les signes fonctionnels indiqués dans la fiche précédente Ménopause No 3 " Les symptomes de la menopause"
La carence hormonale en estrogènes a également d’autres effets qui, chez certaines femmes, peuvent favoriser la survenue de véritables maladies (cf. infra).
Il s’agit :
- d’une accélération de la perte osseuse. Elle
expose la femme à un risque accru d’ostéoporose et de fractures;
- d’une augmentation de la résistance à l’insuline avec prédisposition au diabète de type II;
- du développement de l’athérosclérose qui peut favoriser la survenue d’une angine de poitrine, voire d’un infarctus.
A plus long terme, les conséquences de la ménopause peuvent donc être :
1. L’atrophie génitale et la SECHERESSE VAGINALE
qui s’aggravent avec la durée de la ménopause. (יובש בנרתיק)
2. L’OSTEOPOROSE post-ménopausique : (אוסטאופורוזיס )
C’est une maladie diffuse du squelette, caractérisée par une diminution de la résistance osseuse entraînant un risque accru de fractures.
Elle touche 1 femme sur 4 après la ménopause.
Les fractures les plus fréquentes sont les fractures vertébrales, celles du poignet (fracture de Pouteau-Colles), ainsi que plus tard dans la vie, les fractures de l’extrémité supérieure du fémur. Des fractures des côtes ou de l’extrémité supérieur de l’humérus peuvent également survenir.
Le dépistage du risque d’ostéoporose est possible par la mesure de la densité minérale osseuse (DMO) par une ostéodensitométrie (tsfifout etsem צפיפות עצם)
Les risques sont plus importants si vous abordez votre ménopause avec déjà une DMO diminuée et/ou si vous avez des facteurs de risque de fracture : si vous avez déjà fait une fracture ou avez un antécédent de fracture de hanche chez votre mère ou votre père, ou si vous êtes maigre.
Un arrêt des règles prolongée de plus de 6 mois avant la ménopause ou une ménopause avant l’âge de 40 ans, la prise de certains traitements (agonistes du GnRH (décapeptyl, énanthone), corticoïdes, anti-aromatases...), sont également des facteurs de risque d’ostéoporose.
Parlez en à votre médecin qui saura vous orienter vers la réalisation d’une ostéodensitométrie.
3. LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES:
(מחלות לב וכלי דם)
elles sont la conséquence de l’athérosclérose, en particulier au niveau des coronaires, ce qui vous expose à un risque d’infarctus du myocarde.
Avant la ménopause la femme a moins de risque de faire un infarctus que l’homme.
Après la ménopause, ce risque augmente, et rattrape celui de l’homme
L’augmentation de l’incidence des maladies coronariennes chez la femme ménopausée est sous-tendue par un certain nombre de perturbations, elles-mêmes liées à la carence estrogénique :
- Perturbations métaboliques avec majoration du cholestérol total et de la fraction LDL qui représente le mauvais cholestérol, augmentation de la résistance à l’insuline et des triglycérides. Certains facteurs de la coagulation se modifient dans le sens d’une hypercoagulabilité.
- Altérations directes de la paroi vasculaire : modifications de la résistance artérielle avec augmentation de la pression sanguine artérielle ; dysfonctionnements endothéliaux...
Un certain nombre d’études semble confirmer l’effet favorable des traitements par estrogènes chez la femme ménopausée en prévention de l’athérosclérose si ce traitement est donné précocement, dans la période dite de « fenêtre d’intervention thérapeutique », c’est à dire dans les 10 premières années de la ménopause.
4. L’ALTERATION DES FONCTIONS COGNITIVES :
La carence estrogénique est suspectée comme étant à l’origine d’une dégradation des fonctions cognitives après la ménopause (capacités de mémorisation, performances verbales, raisonnement abstrait) ainsi que dans la survenue de la maladie d’Alzheimer.
Il est cependant très difficile de faire la part de ce qui est attribuable à la ménopause et au vieillissement.
Une ménopause précoce s’accompagne d’un risque majoré de déclin cognitif et de démence et un traitement par les estrogènes au moins jusqu’à l’âge de 50 ans annule dans les études épidémiologiques d’observation ce sur-risque.
Des études de même type suggèrent qu’un traitement hormonal administré précocement après le début de la ménopause pourrait diminuer le risque de maladie d’Alzheimer, mais nous ne disposons aujourd’hui d’aucune étude randomisée pour le démontrer avec certitude.