Vaccination HPV GARDASIL (1)
HPV : QU’EST-CE QUE C’EST?
POURQUOI FAUT-IL VACCINER CONTRE LE HPV?
QUELS SONT LES VACCINS A NOTRE DISPOSITION?
Dr Claude Allouche, gynécologue
Ahuza Clinic, Raanana
058 726 02 64
HPV : QU’EST-CE QUE C’EST?
Les papillomavirus humains ou HPV (Human Papilloma Virus) sont de petits virus très resistants dans le milieu extérieur qui se transmettent par voie sexuelle.
Plus de 120 types de virus HPV ont été identifiés et peuvent infecter
- la peau (verrues)
- ou les muqueuses :
*génitales (vagin, vulve, grandes lèvres, exo et endocol de l’utérus, pénis), responsables de condylomes (verrues génitales) ou de cancers
* anales
* des voies aérodigestives supérieures (l’oropharynx).
On peut classer les virus HPV en 2 catégories:
- HPV à bas risque (LR :Low Risk) à l’origine de condylomes génitaux et anaux et des papillomes génitaux, anaux ou laryngés
- HPV à haut risque oncogène (HR) responsables de :
* la quasi-totalité des cancers du col utérin
* de plus de 80% des cancers anaux
* de 5% à 70% des cancers ORL
Le cancer du col est quasiment uniquement secondaire à une infection HPV :
- Au cours de leur vie, plus de 80% des femmes sexuellement actives vont être en contact avec un ou plusieurs HPV
- pour 80% d’entre elles , le virus sera éliminé spontanément dans un délai de 2 à 3 ans
- Pour les 20% restant, l’infection par l’HPV deviendra chronique et environ 4% de ces femmes développeront un cancer invasif du col de l’utérus après une durée moyenne de 20-25 ans (en général au moins plus de 10 ans).
Les principaux facteurs de risque sont
- la précocité des rapports sexuels,
- les partenaires multiples,
- le tabagisme
- l’immunodépression.
L’âge moyen de survenue est de 51 ans.
Contrairement aux autres cancers ,le cancer du col est relativement facile à dépister à un stade précoce car une longue période (+ de 10 ans) sépare l’infection à l‘HPV du cancer du col utérin, période au cours de laquelle des lésions pré-cancéreuses (dysplasies) apparaissent et sont visibles sur le frottis.
D’où l’importance du dépistage pour le traitement des lésions précancéreuses et la découverte précoce des cancers.
La plupart des cancers du col sont diagnostiqués à un stade précoce grâce au frottis cervical (l’étude des cellules isolées) qui se nomme « pap פאפ״ » en hébreu.
En France comme en Israel, le frottis cervico-utérin est actuellement recommandé chez les femmes âgées de 25 à 65 ans tous les 3 ans après deux frottis normaux à un an d’intervalle.
Le traitement repose alors sur la chirurgie qui peut aller de la simple conisation (intervention qui consiste à enlever chirurgicalement, une partie du col de l’utérus) au retrait de l’utérus avec l’ablation chirurgicale de certains ganglions lymphatiques.
Les HPV à haut risque sont également responsables du cancer de l’anus qui est cependant rare et représente moins de 3% des cancers digestifs.
Il survient le plus souvent après 60 ans et concerne plus fréquemment les femmes ou les hommes homosexuels.
Par ailleurs, le cancer du col utérin est le seul cancer du corps humain entièrement lié à un virus pour lesquels il existe un vaccin dont l’innocuité a été démontrée, alors pourquoi ne pas en profiter ?
POURQUOI FAUT-IL VACCINER CONTRE LE HPV?
Le papillomavirus humain ou HPV (Human Papilloma Virus) est un virus capable d’infecter la peau et les muqueuses génitales et anales et qui se transmet par voie sexuelle.
- Beaucoup de ces infections sont totalement asymptomatiques et transitoires, les défenses de l'hôte permettant d'éliminer le virus..
- Sur les 120 types de virus HPV identifiés, seulement une partie d’entre eux peuvent générer des verrues sur la peau ou sur les muqueuses (condylomes, verrues génitales) et des cancers.
- 100% des cancers du col et 80% des cancers anaux sont liés à une infection par l’HPV
- Chaque année en France plus de 3 000 nouveaux cas de cancers du col invasifs sont diagnostiqués en France avec un nombre de décès d'environ 1 100 par an.
- Chaque année en Israël sont diagnostiquées 180 femmes atteintes du cancer de l’utérus, la plupart âgées entre 30 et 40 ans avec un nombre de décès d'environ 80 par an.
- Même s’il est possible de dépister le cancer du col à un stade précoce grâce a la réalisation de frottis tous les 3 ans, la vaccination va permettre de diminuer l’apparition de ces lésions.
- Il n'y a pas de médicament actif pour traiter l'infection à HPV quand elle est installée et occasionne des lésions précancéreuses (au niveau du col de l'utérus ou de la vulve par exemple) : celles-ci doivent être dépistées, diagnostiquées précisément et peuvent faire l'objet de traitements chirurgicaux ou par laser, voire de traitements topiques (application locale de produits actifs sur les lésions et le virus)
- Les virus HPV touchent aussi les hommes et peuvent causer des cancers de l'anus, du pénis et de la gorge (notamment en raison de pratiques de sexe oral).
- Le Gardasil 9 va ainsi protéger les patientes contre 9 types de virus HPV à haut risque les plus fréquents
- Son innocuité et son efficacité ont été démontrées dans la prévention des lésions précancéreuses et des verrues génitales. Il est disponible en France depuis plus de 15 ans (nov 2006)
- Les pays dans lesquels le taux de couverture vaccinale est important voient progressivement le taux de lésions précancéreuses et cancéreuses du col diminuer de façon très importante (exemple de l'Australie)
POURQUOI VACCINER A L’ADOLESCENCE?
- Parce que la contamination par le HPV se fait le plus souvent dans les premières années d'activité sexuelle. Il est nécessaire de vacciner les jeunes filles avant qu’elles ne soient infectées:
- dans la 1ere année de vie sexuelle, 80% des femmes rencontreront au moins un HPV à tropisme muqueux au niveau génital.
- pour 80% d’entre elles , le virus sera éliminé spontanément en 12 à 18 mois maximum.
- Pour les 20% restants, l’infection par l’HPV deviendra chronique et environ 4% de ces femmes développeront un cancer invasif du col de l’utérus après une durée moyenne de 20-25 ans (en général plus de 10 ans).
- La vaccination est donc recommandée avant le début de leur vie sexuelle chez toutes les filles et tous les garçons de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 20 ans,
- elle est aussi recommandée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à l’âge de 26 ans.
QUELS SONT LES VACCINS A NOTRE DISPOSITION?
Il existe plus de 120 types de virus HPV identifiés mais seulement une partie d’entre eux peuvent infecter la peau, les muqueuses génitales, anales ou oro-pharyngées et être responsables de condylomes (verrues génitales) ou de cancers
Le problème est que 70 % des femmes sont en contact à un moment ou à un autre de leur vie avec un papillomavirus.
Rassurez-vous : la majorité d’entre eux n'est pas responsable de cancer. Très répandus, les virus HPV sont le plus souvent bénins, et dans la majorité des cas éliminés par le système immunitaire dans les 15 mois.
Mais deux d’entre eux , les HPV 16 et 18 sont particulièrement virulents et sont responsables de 70 % des cancers du col de l’utérus.
- VACCIN GARDASIL
Le plus ancien, disponible en France depuis novembre 2006, le vaccin Gardasil quadrivalent est indiqué pour la prévention du cancer du col de l’utérus et des verrues génitales.
Il protège plus particulièrement contre 4 types de papillomavirus (HPV) :
- 16 et 18, responsables des cancers du col de l’utérus, des organes ano-génitaux, de la bouche et du larynx
- types 6 et 11 qui donnent des verrues aux organes génitaux.
Depuis la sortie du Gardasil 9 en 2018, cette version quadrivalente GARDASIL n'est plus recommandée en initiation de schéma vaccinal mais uniquement pour la poursuite des schémas déjà initiés avec ce vaccin ;
Le GARDASIL quadrivalent a été remplacé par le GARDASIL 9 nonavalent et sa commercialisation a été arrêtée en France le 31 décembre 2020
- VACCIN CERVARIX (commercialisé depuis 2008), qui protège contre les HPV de types 16 et 18.
- VACCIN GARDASIL 9, nouveau, disponible depuis 9/2018, remplace le GARDASIL quadrivalent.
* il cible 9 types de virus HPV, soit 5 de plus par rapport à Gardasil (HPV 31, 33, 45, 52 et 58), ces 9 types de virus étant responsables de la majorité des verrues génitales et de 70 à 80 % des cancers ano-génitaux
* Commercialisé récemment, en 2018 ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire afin de pouvoir recueillir de nouvelles informations sur sa sécurité d’emploi. Cela ne signifie pas qu’il présente un problème de sécurité particulier, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament.
- Toute nouvelle vaccination doit être initiée avec Gardasil 9. Les vaccins ne sont pas interchangeables et toute vaccination initiée avec le Cervarix doit être menée à son terme avec le même vaccin.
- En Israel et en France la vaccination anti-HPV est prise en charge par votre koupat holim ou la Sécurité Sociale jusqu’à l’âge de 18 ans. Au delà de cet âge, elle est encore conseillée mais reste à votre charge.
Pour se protéger contre les papillomavirus (HPV), deux doses sont recommandées, lorsque la vaccination est réalisée avant 14 ans. Le schéma vaccinal à trois doses concerne uniquement les 15-19 ans.
A plus long terme, une seule dose pourrait suffire. Plusieurs études ont démontré qu’une seule dose de Cervarix apporterait une protection suffisante. Reste à mener le même travail avec le Gardasil.
Par ailleurs, le cancer du col utérin est le seul cancer du corps humain entièrement lié à un virus pour lesquels il existe un vaccin dont l’innocuité a été démontrée, alors pourquoi ne pas en profiter ?